Si la vie n'est qu'un rêve,
à quoi bon peine et tourments ?
Je bois jusqu'à n'en plus pouvoir
du matin jusqu'au soir !
Et quand je n'arrive plus à boire
car j'ai l'âme et le gosier pleins,
je titube jusqu'à ma porte
et dors merveilleusement bien !
Qu'entends-je donc au réveil ? Écoutez !
Un oiseau chante dans l'arbre.
Je lui demande : est-ce le printemps déjà ?
J'ai l'impression de rêver.
Oui ! pépie l'oiseau, le printemps est là,
il est venu dans la nuit !
En profonde contemplation, j'écoute ;
l'oiseau chante et rit !
Je me remplis un autre verre
et le vide d'un trait,
et chante jusqu'à ce que la lune brille
sur le noir firmament !
Et quand je ne peux plus chanter,
je m'endors à nouveau.
Eh, que m'importe le printemps ! ?
Laissez-moi me soûler !
(L'homme ivre au Printemps, poème de Li Bai, in Le chant de la Terre de Malher, 5ème chant pour ténor)
(photographies : Lilith Jaywalker, Cadaquès, mars 2013).
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